De la solution industrielle à la charge municipale
Cependant, cette excitation a été atténuée par la prise de conscience que le changement apportait son lot de défis.
« Tout se passait à merveille, jusqu’à ce qu’il devienne évident que ces articles jetables créaient un flux de déchets qui constituerait un fardeau pour les municipalités », explique Wolfgang Ringel. « Soudain, les municipalités ont dû déterminer comment faire face à cet afflux de contenants de boisson, mais elles n’en avaient pas les moyens. » Il était impossible que le gouvernement permette à l’industrie de mettre sur le marché des produits à usage unique sans avoir à les récupérer. Il a donc fallu trouver une réponse.
C’est ainsi qu’a commencé l’évolution de la collecte sélective de déchets domestiques multimatériaux. Cela permettait de séparer certains matériaux ayant une valeur des déchets, que les municipalités pouvaient ensuite vendre et convertir en source des revenus.
L’Ontario a été le premier au monde à mettre en œuvre la collecte sélective, dans le cadre d’un accord qui a vu l’industrie des boissons non alcoolisées (par l’intermédiaire de l'Ontario Soft Drink Association) fournir le financement de départ pour le programme des « boîtes bleues ». Ce qui a commencé comme une contribution d'un million de dollars s'est élevé à 41 millions de dollars, répartis sur 10 ans (1986-1996), bien que les contribuables aient couvert des coûts restants considérables de 2,33 milliards de dollars, y compris la mise en décharge.
Défis liés à la collecte sélective
Ce travail coordonné de la chaîne de valeur dans la mise en place de la collecte sélective a apporté une série d'avantages initiaux : un apport d’argent, la mise en place d’infrastructures, des aides pour financer des domaines comme les équipements de tri ou même des camions.
Cependant, le schéma « solution, problème, solution, problème » s’est poursuivi. Au fil du temps, de nombreux programmes de collecte sélective ont été rendu obligatoires par le gouvernement, ce qui en a fait une obligation légale. Pourtant, certaines municipalités ont constaté que cet arrangement n'était pas toujours rentable ou moins coûteux que la mise au rebut, ilo pouvait même s'avérer revenir plus cher.
Ils étaient à la merci des problèmes du marché tels que la chute des prix des matières premières. En outre, elles ont également constaté que leurs flux de déchets mixtes se transformaient au fil du temps et devenaient majoritairement constitués de plastiques, ce qui dépassait leur capacité de traitement.
Deuxième vague : Lutte contre les détritus et les déchets
Alors que cela se poursuivait, une autre partie du Canada était également devenue un facteur de changement et d’innovation majeurs.
En 1970, la Colombie-Britannique, par le biais de la Litter Act (conçue pour réduire le fardeau du contrôle des déchets), a marqué une première mondiale en introduisant un système de remboursement obligatoire pour les canettes et les bouteilles de bière et de boissons non alcoolisées : le premier système de consigne au monde à être réglementé par la loi. (Cela a ensuite été remplacé en 1997 par le Beverage Container Stewardship Program Regulation, qui est considéré comme le meilleur de sa catégorie en raison de ses taux de collecte et de récupération élevés : 84,2 % en 2013.)